En raison du caractère héréditaire de la maladie, le diagnostic du syndrome X fragile dans une famille, ou du FXTAS ou du FXPOI, devrait immédiatement entraîner le dépistage génétique de la maladie chez les autres membres de la famille. Les tests ADN (prise de sang avec recherche du gène FMR1) peuvent être prescrits par tout médecin, y compris les généticiens.

Vu le mode de transmission de la maladie, un garçon porteur d’une mutation ou d’une prémutation X fragile a forcément une mère porteuse d’une mutation ou d’une prémutation, tandis que dans le cas d’une fille porteuse d’une mutation ou d’une prémutation, l’origine de celle-ci ne peut être déterminée que par une analyse génétique (prise de sang) chez ses deux parents, ou au moins l’un d’entre eux.

Exemple de dépistage génétique (exemple fictif)

André et Bernadette, aujourd’hui décédés, ont eu quatre enfants : Christian, 59 ans, Didier, 58 ans, Emilie, 55 ans et Germaine, 50 ans. Emilie a épousé François, 57 ans. Ensemble, ils ont eus un garçon, Ian, 30 ans, et une fille, Julie, 28 ans. Germaine s’est mariée avec Henri, 54 ans. Deux enfants sont nés de cette union : Laurent, 22 ans, et Marie, 21 ans. Enfin, Julie a épousé Ken, 30 ans ; ils ont deux enfants : Noah, 3 ans, et Odile, 6 mois. Le schéma plus bas représente l’arbre généalogique de la famille, où chaque personne est indiquée par l’initiale de son prénom.

Noah montre quelques signes de retard de développement. Après de longues hésitations, ses parents se sont décidés à consulter un neuropédiatre. Celui-ci, après quelques examens, leur a annoncé la mauvaise nouvelle : Noah est porteur du syndrome X fragile, avec 700 répétitions.

Cette maladie lui a nécessairement été transmise par sa maman, Julie, puisque Ken n’aurait pu la transmettre qu’à sa fille, Odile. Un test génétique montre d’ailleurs que Julie est porteuse d’une prémutation, avec 85 répétitions. Une analyse supplémentaire montre qu’Odile est heureusement entièrement saine.

Mais d’autres personnes de la famille sont peut-être porteuses et donc à risque ? Ian, le frère de Julie, risque de développer le FXTAS, s’il est porteur de la prémutation. Dans ce cas, elle viendrait de leur mère, Emilie. Mais, si Ian n’est pas porteur, la prémutation pourrait aussi venir de leur père, François.

Arbre X-fragile

Un nouveau test génétique montre qu’en effet Ian est porteur. Donc la prémutation vient nécessairement de leur mère, Emilie. Faut-il continuer les recherches ? André et Bernadette sont morts. Comment faire ? Emilie contacte ses frères, Christian et Didier, et sa sœur Germaine. Pourquoi ? On pourrait penser que ce n’est pas utile, tout le monde paraissant sain. Mais à nouveau, Christian et Didier approchent de l’âge où le FXTAS pourrait se déclarer. Quant à la fille de Germaine, Marie, elle vient de se marier et est donc en âge d’avoir des enfants. Se pourrait-il, si elle est porteuse, qu’elle développe le FXPOI ou encore qu’elle transmette une mutation complète à un de ses enfants à naître ?

Christian, célibataire, ne veut rien savoir et refuse de faire un test. Mais Didier et Germaine se laissent convaincre et s’adressent à un laboratoire de génétique. Chacun, ils reçoivent bientôt le résultat : Didier est sain, tandis que Germaine est porteuse d’une prémutation, avec 65 répétitions. Le généticien en déduit que la maladie provient sans doute (mais sans certitude) d’André, puisque seules les filles semblent porteuses. Il recommande aussi de faire un test chez les enfants de Germaine. A raison, car celui-ci montre que tant Laurent que Marie sont porteurs, avec respectivement 90 et 95 répétitions.

C’est évidemment pour eux une douche froide. Mais l’un comme l’autre savent désormais à quoi s’en tenir. Pour Laurent, mis à part le risque de développer le FXTAS lorsqu’il sera âgé, il transmettra la prémutation à ses filles éventuelles. Pour Marie, le risque est évidemment plus immédiat. Outre le risque de développer le FXPOI, elle risque de transmettre à ses enfants la prémutation ou même la mutation complète ! Mais cela, il vaut mieux en être informé à l’avance, que de devoir, comme sa cousine Julie faire face à l’imprévu. Et quel imprévu !

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